L'effet des biocides sur les animaux nuisibles n'est pas seulement déterminé par l'ingrédient actif lui-même, mais également par la formulation et la méthode d'application (tailles de gouttelettes) sélectionnées. Conformément aux spécifications de l'OMS, on contrôle efficacement les moustiques adultes avec des tailles de gouttelettes < 16 μm. En outre, les conditions climatiques doivent être respectées (humidité et vitesse du vent) afin de sélectionner une taille de gouttelette et une formulation adéquates. Les larves de moustique, vivant dans un habitat humide, requièrent des gouttelettes plus grandes et plus lourdes, avec une vitesse de chute plus élevée. On définit généralement les aérosols comme étant des gouttelettes ou des particules en suspension dans l'air, avec une taille < 50μm ( 1μm = 1/1000mm). Les nébuliseurs à froid et thermiques sont conçus pour produire la gamme de gouttelettes requise. La machine pulsFOG produit un immense nuage d'aérosol qui demeure en suspension dans l'air, à proximité du niveau du sol, en dérivant à travers la zone cible, souvent inaccessible pour l'homme. On a montré que la nébulisation thermique est la méthode la plus efficace pour le contrôle des moustiques, des mouches et des insectes nuisibles, également dans des zones résidentielles.

A quel moment faut-il nébuliser ?

La nébulisation doit commencer pendant la saison de reproduction de l'insecte. On obtiendra l'effet le plus important si l'on prépare l'opération de nébulisation pourl'activité maximale de vol de l'insecte. Il s'agit généralement de la fin de l'après-midi, de la soirée, de la nuit ou de l'aube.

Les nébulisations thermiques ne doivent être appliqués que lorsque les conditions climatiques sont favorables pour permettre au brouillard produit de demeurer près du sol (humidité relative ambiante élevée). En particulier, la vitesse du vent ne doit pas dépasser 6 km/h. L'application diurne en plein soleil n'est pas recommandée car, pendant les journées chaudes, l'air chaud monte du sol chaud et provoque la montée du brouillard avec les courants d'air.

Les zones à problème doivent être traitées tous les 2 jours pendant une période de 2 semaines, à l'aide d'un biocide à courte durée de vie, afin d'éviter que des adultes venant d'apparaître ne continuent à placer des oeufs supplémentaires. Après une telle opération curative, la population entière de moustiques est réduite à un niveau n'exigeant plus qu'une nébulisation d'entretien régulière.

Comment effectuer la nébulisation ?

Notez qu'il faut nébuliser une zone beaucoup plus grande que la zone cible, de façon à favoriser la protection contre une nouvelle invasion à partir des sections adjacentes.

Chaque fois que cela s’avère possible, la machine de nébulisation doit être actionnée en commençant le tracé dont on doit supprimer les moustiques, en amont, de façon à ce que le brouillard dérive à travers la zone cible.

Plusieurs lignes de nébulisation qui se chevauchent doivent être placées à des intervalles d'environ 40 - max.150m, en démarrant à environ 300m en amont, par rapport à la zone cible, et en terminant à environ 150m de la cible, en aval.

Les largeurs de ligne varieront en fonction du nombre d'obstacles.

Après préparation soigneuse de la formulation de nébulisation et de la machine pulsFOG, on doit déterminer le point de départ pour le nébuliseur, en considérant la direction du vent.

Préparation d'une formulation de nébulisation thermique

1. Sélection et détermination du biocide nécessaire
2. Détermination du dosage du biocide
3. Détermination de la quantité de porteur de nébulisation (huile pure, eau pure ou émulsion huile/eau)
4. Détermination de la quantité de co-solvant ou d'adjuvant de formulation éventuellement nécessaire (chlorure de méthylène ou additif pulsFOG XEC/ 100)
5. Détermination des étapes de mélange
6. Production d'un échantillon de formulation et contrôle de sa stabilité durant 30 min.

Remarque: préparez uniquement la quantité limitée de formulation finale nécessaire à l'utilisation immédiate

Pour éviter un stockage prolongé d'une formulation de nébulisation prête à l'emploi dans le réservoir de produits chimiques de l'applicateur, il est conseillé de vérifier le parfait fonctionnement de la machine avant d'entamer toute procédure de mélange du pesticide avec le liquide porteur de nébulisation. Il peut arriver que la machine n'aie pas été nettoyée après le dernier traitement et qu'il subsiste un reste d'un autre pesticide dans le réservoir; ce dernier peut ne pas être compatible avec la nouvelle formulation. Une incompatibilité chimique de deux pesticides mélangés entraîne une séparation des ingrédients actifs ou une réaction fâcheuse qui entraîne à son tour un bouchage et une obstruction du jet d'aspersion.

Dans d'autres cas, une bougie d'allumage encrassée peut entraver le démarrage correct du moteur! Il faut éviter de tels ennuis “techniques”, avant la préparation de la formulation de nébulisation. Par conséquent, vérifiez toujours le fonctionnement parfait du moteur et l'aspersion du jet, en nébulisant d'abord de l'eau pure avant de mélanger le pesticide.

Comprendre les tailles de gouttelettes et les volumes

Il existe différentes méthodes pour appliquer et répartir, de manière aussi homogène que possible, des biocides sur une surface donnée ou dans un volume déterminé. Suivant des normes internationales bien connues, ces méthodes d'application dépendent des volumes et des tailles de gouttelettes correspondantes émises.

Pour permettre une attaque réussie, tout animal nuisible requiert une taille de gouttelette optimale (ou une meilleure gamme de gouttelette). Cette taille de gouttelette doit renfermer la dose mortelle d'ingrédient actif. Plus l'insecte est grand, plus la gouttelette mortelle doit être grande. Selon G.A. Matthews ¹ les recommandations suivantes sont applicables :

Si, pour éliminer avec succès un animal nuisible donné, il faut une taille de gouttelette donnée et une densité donnée de cette taille, le volume théorique peut être déterminé à partir de la figure ci-dessous, en utilisant le feuillage de coton comme zone cible de référence.

Choix de la formulation adéquate à appliquer

La nébulisation par impulsions permet avec des formulations de nébulisation à base d'huile pure - mais également à base d'eau - une multitude de traitements efficaces, en raison des diverses possibilités de formulations et du dosage des jets permettant différentes tailles de gouttelettes. Les formulations à base d'huile pure délivrent des tailles de gouttelettes (< 20μm) permettant d'attaquer avec succès les moustiques. Les formulations huile-eau produisent des tailles de gouttelettes allant jusqu'à 100μm et constituent une attaque efficace contre des insectes de plus grandes tailles (par exemple les sauterelles), ainsi qu'un contrôle efficace des maladies fongiques des récoltes. Des applications par nébulisation, pour des cibles se trouvant dans la terre, ne sont pas possibles.

A l'inverse d'un programme de protection des plantes, par pulvérisation à volume élevé (HV) avec approximativement 1000l eau/ha, un programme de nébulisation contre des moustiques adultes utilise seulement des volumes approximativement < 3l/ha. Pour diminuer le volume de 1000 l à seulement 3 litres, il faut diminuer simultanément la taille de gouttelette pour délivrer la densité originale de gouttelettes sur la cible. Un pulvérisateur HV produira des tailles de gouttelettes inférieures à 400 μm tandis qu'un atomiseur LV (low volume - faible volume) et ULV (ultra low volume – volume ultra faible) produira des gouttelettes < 150 μm et un nébuliseur thermique produira un aérosol avec des gouttelettes < 50 μm. Comparez: une particule de fumée d'une cigarette possède un diamètre de ~1 μm !

La réduction de la taille de gouttelette dans ces catégories entraîne un problème d'évaporation. Plus la taille de gouttelette produite à partir d'un volume d'aérosol donné est petite, plus la surface totale du même volume est grande et, par conséquent, plus le taux d'évaporation est important.

La volatilité de l'eau est influencée par l'humidité relative et la température ambiant mais également par le pesticide et par sa formulation, par les additifs et par les ingrédients inertes. L'usage à montré qu'il faut ajouter des suppléments à l'eau de façon à retarder avec succès l'évaporation de ces petites gouttelettes.

Autrefois, des formulations à base d'huile pure de qualité non volatile permettaient, comme porteur de nébulisation, de résoudre le problème, mais, de plus en plus, on a montré les avantages des formulations ULV et Brouillard à base d'eau et celles-ci sont en progrès.

Formulation de nébulisation à base d'huile

La formulation de nébulisation comprend le pesticide liquide et le porteur de nébulisation, qui est une huile minérale disponible localement (solvant hydrocarboné). Fréquemment utilisé : Le mazout (s'il n'y a pas de meilleur choix). Le pesticide doit être compatible avec l'huile pour permettre une solution ou une dispersion stable.

On évitera une suspension de poudre de pesticide dans l'huile car ce type de formulation a tendance à boucher le jet d'aspersion du moteur d'impulsion. Le principe de fonctionnement de ce type de nébuliseur est basé sur l'évaporation du liquide de nébulisation, se trouvant à l'intérieur du jet, et sur la condensation résultante dans l'air ambiant froid. Mais les particules en suspension ne peuvent pas être vaporisées.

La qualité d'huile utilisée fournit les caractéristiques des gouttelettes produites : volatile, peu ou pas volatile. La volatilité de la formulation influence la durée de vie de la taille de gouttelette. Dans de nombreux cas, des traitements intérieurs requièrent une faible durée de vie (volatilité plus élevée) de façon à éviter des résidus d'huile indésirables sur des surfaces sensibles. L'espace confiné d'un bâtiment empêchera la dérive et la perte d'aérosols de nébulisation et des gaz qui en découlent. La taille de gouttelette adéquate pour des traitements intérieurs est inférieure à 10μm.

Le kérosène inodore constitue un hydrocarbure typique utilisé pour une application intérieure. Certaines compagnies chimiques ou pétrolières fournissent des huiles de nébulisation procurant une meilleure solubilité du pesticide et un point d’inflammation plus élevé, de façon à réduire un risque possible d'incendie (par exemple les types Shellsol D-100 ou Sinarol de Shell Oil Company).

Les huiles contenant peu de composés aromatiques ou des huiles de nature paraffine ou aliphatique ainsi que les huiles végétales présentent un faible pouvoir de dissolution de pesticide. Dans de tels cas, l'incorporation d'un co-solvant à 5-10% non combustible (par exemple du chlorure de méthylène ou du 1.1 trichloroéthane) facilitera la dissolution du pesticide dans l'huile minérale préparée. L'ajout de chlorure de méthylène ou de trichloroéthane élève également le point d’inflammation du porteur de nébulisation et favorise le développement de tailles de gouttelettes plus petites et plus homogènes, ce qui entraîne une phase gazeuse efficace.

Les traitements extérieurs requièrent une formulation de nébulisation non volatile, de façon à conserver aussi longtemps que possible la taille de gouttelette produite et son contenu, et pour fournir une dispersion entraînant une couverture résiduelle sur des surfaces d'habitat, telles que les feuilles des plantes, où vivent des insectes et autres animaux nuisibles. Les huiles de carburant, fréquemment utilisées en raison de leur faible coût et de leur disponibilité, constituent uniquement un deuxième choix. Ces huiles sont relativement volatiles, très inflammables et très sensibles aux courants d'air thermiques ascendants, qui provoquent leur dissipation rapide entraînant une perte d'ingrédient actif sur la cible.

Idéalement une huile de nébulisation d'extérieur compatible avec les plantes doit présenter les données techniques suivantes :

1. Résidu non sulfoné > 92%
2. Contenu aromatique < 10%
3. Evaporation < 20% dans le test Lallata, taux évapor. resp. < 1000 (éther=1)
4. Point d’inflammation > 75°C
5. Viscosité < 30cSt ou 4Engler à 20°C
6. Poids moléculaire > 300

Remarque : point d’inflammation du mazout = 59°C ! point d’inflammation recommandé de l'OMS = > 62°C

Les compagnies pétrolières bien connues fournissent des huiles minérales de qualité adéquate, sous le nom commun d’huile minérale blanche (par exemple Risella-oil de Shell, WT 61 de BP, Exxsol D 100 d'Exxon), qui possèdent une nature soit paraffinique, soit naphténique, soit aliphatique.

En outre, ce que l'on appelle les huiles de pulvérisation agricoles (qui comportent un agent émulsifiant pour un ajout d'eau) constituent un bon choix pour des traitements de nébulisation, si la viscosité est faible (< 25 cSt).

La Codacide ³ constitue une huile végétale prête à l'emploi ; celle-ci est extraite du colza et est enregistrée au Royaume-Uni. Ce produit respectueux de l'environnement comprend tous les agents émulsifiants nécessaires pour permettre un bon mélange avec le pesticide et même avec de l'eau. D'autres huiles végétales fabriquées à partir de graines de tournesol ou de palme ont besoin d'un co-solvant non-combustible pour réduire la viscosité, pour élever le point d’inflammation et pour améliorer la solubilité du pesticide.

Formulation de nébulisation à base d'eau ⁴

Avec la nécessité croissante de réduire la contamination environnementale causée par des solvants hydrocarbonés, tels que le mazout, ainsi que pour réduire les risques potentiels d'incendie dans des pays chauds, on préférera l'utilisation d'un porteur de nébulisation à base d'eau ou d'une émulsion eau/ huile.

L'huile partiellement remplacée par de l'eau permet également d'influencer la taille de gouttelettes et de l'ajuster à la valeur souhaitée: plus la proportion d'eau dans une formulation de nébulisation donnée est élevée, plus les gouttelettes produites sont grandes (important dans un programme de protection des plantes).

En tant que porteur de nébulisation, l'eau pure, sans aucune huile pour améliorer la nébulisation, ne peut être appliquée avec succès que dans certains cas rares, par exemple dans des serres, s'il n'y a pas de porteur correct disponible ou en cas d'intolérance des plantes envers le porteur de nébulisation. En utilisant de l'eau pure, comme porteur de pesticide, appliquée via un nébuliseur thermique, on n'obtient pas un brouillard avec des aérosols condensés, mais uniquement une brume avec des gouttelettes < 100μm. Les gouttelettes de cette taille sont pratiques pour un programme d'application résiduelle mais sont moins efficaces et ne sont pas économiques pour un programme de contrôle contre les moustiques adultes.

L'ajout contrôlé d'huile à l'eau forme un film d'huile complet et stable à la surface de la gouttelette nébulisée. Ce film d'huile agit comme un isolant ou comme une peau et retarde l'évaporation de l'eau se trouvant à l'intérieur de la gouttelette.

Pour obtenir une émulsion stable d'huile dans l'eau, l'huile doit être mélangée préalablement avec un émulsifiant approprié (par exemple pulsFOG X-EC/100) puis ajoutée et agitée dans la quantité d'eau préparée. Comme produit d'amélioration de nébulisation et inhibiteur d'évaporation, l'huile peut être remplacée par n'importe quel type de glycol⁵, qui est un alcool multi-hydrique. L'éthylèneglycol et le propylèneglycol sont largement utilisés comme composants dans les industries des produits chimiques, de la peinture et des cosmétiques. Ils sont disponibles dans la plupart des pays. Les glycols possèdent des propriétés de nébulisation similaires aux huiles, mais sont - à l'inverse de l'huile - complètement solubles dans l'eau. Le programme de vente pulsFOG contient un produit commercial prêt à l'emploi (VK-2 spécial) à base de diéthylèneglycol; ce produit est enregistré dans de nombreux pays.

Le monoéthylèneglycol est, parmi tous les glycols, le représentant le moins cher. Il possède la viscosité la plus basse ainsi que le taux d'évaporation le plus élevé (=600 par rapport à l'éther=1), tandis que le polyéthylèneglycol possède la viscosité la plus élevée et le taux d'évaporation le plus faible (>2000 par rapport à l'éther=1). Au milieu, se trouvent le di- et le triéthylèneglycol. Un coût plus élevé constitue le prix à payer pour obtenir les avantages d'une meilleure tolérance environnementale par rapport à l'huile.

Les glycols, et en particulier le monoéthylèneglycol avec sa volatilité plus élevée, constituent certainement le meilleur choix pour des applications intérieures, par rapport aux huiles combustibles ou aux hydrocarbures. L'ajout d'un composant de glycol à une solution de nébulisation à base d'eau réduit la taille des gouttelettes, proportionnellement à la quantité ajoutée, et rétrécit la gamme de gouttelettes. L'utilisation de glycol exige un agent mouillant, par exemple du nonylphénolpolyglycoléther⁶), afin d'améliorer la compatibilité du biocide dans le composant eau/glycol, comme recommandé dans le tableau suivant.

^{(1) : Graham Matthews, Imperial College, Université de Londres
(2) : Publié dans: Matthews "Pesticide Application Methods" Longman Scientific & Technical UK Ltd, Harlow, UK
(3) : Marque déposée de MICROCIDE LTD Shepherds Grove Stanton Bury St Edmunds Suffolk UK IP31 2AR
(4) : Consultez également : Groome, Martin and Slatter, Wellcome: Environmental Health (today AGREVO) UK: "Advances in the control of public health insects by the application of water-based Ultra Low Volume space sprays"
(5) : Les types utiles de glycol sont : mono-, di-, tri- et polyéthylèneglycol et 1.1 propylèneglycol
(6) : Produit commercial Arkopal N-080 d'Aventis.}

Tandis que les formulations, à base d'huile pure ou de glycol, appliquées via un nébuliseur thermique produisent automatiquement un brouillard blanc visible, les formulations à base d'eau, appliquées par le même jet de nébulisation, sont moins visibles. La raison est que cette eau est uniquement partiellement vaporisée par l'énergie thermique et que seule cette partie vaporisée de l'eau entraîne un brouillard visible de condensation. La partie non vaporisée forme des tailles de gouttelettes plus grandes, qui sont requises pour un brouillard plus lourd avec moins de perte par dissémination et une meilleure sédimentation du pesticide sur la surface visée (les feuilles des plantes et les cultures ou la peau d'un insecte plus gros, par exemple des sauterelles).

Puisque l'eau forme des tailles de gouttelettes plus grandes et l'huile (et le glycol) des tailles plus petites, l'ajout de ces composants offre une multitude de possibilités d'ajustement pour obtenir la gamme de gouttelettes souhaitée (consultez le tableau de la section précédente).

La visibilité du Brouillard est importante pour surveiller visuellement la dispersion du produit chimique appliqué et pour diriger les substances actives sur la zone limitée (surface) où se trouvent les animaux nuisibles. Mais la visibilité du Brouillard produit n'est pas un indicateur de son efficacité biologique ! Les deux formules à base d'eau et d'huile sont comparables quant à leur efficacité.

Dans certains cas, on préfère un Brouillard moins visible, voire invisible, par exemple dans des installations publiques, des restaurants, des cuisines, des hôtels, principalement dans des espaces fermés.

Mais également pour des applications en plein air, on préfère de plus en plus un aérosol plus ou moins invisible, voir même complètement invisible, par exemple dans des domaines de santé publique, pour éviter une irritation ou une perturbation des personnes ou simplement pour que le trafic ou toute autre activité organisée ne soit pas perturbée durant l'application du Brouillard. Pour satisfaire à cette exigence, des formulations de nébulisation à base d'eau, avec une proportion d'eau supérieure 80%, constituent la solution.

Un biocide (pesticide) peut être formulé à l’état sec ou liquide. La substance active est combinée avec des ingrédients inertes, qui comprennent des solvants, des adhésifs de dispersion, des agents mouillants, des agents de dispersion et des stabilisants. L'ingrédient inerte est un matériel ajouté à la substance active pour la véhiculer ou pour la diluer. Il ne possède pas d'activité pesticide directe, mais influence plutôt le comportement de l'ingrédient toxique.

La formulation dépend de la capacité chimique de l'ingrédient actif à se diluer dans un solvant qui, lui-même, doit être compatible avec un habitat d'animaux nuisibles (par exemple les feuilles des cultures) ou qui ne pollue pas l'environnement (par exemple les destructeurs d'ozone qui montent dans la couche protectrice d'ozone). Certains ingrédients actifs ne sont pas solubles ou ne satisfont pas aux exigences ci-dessus et doivent être formulés sous forme de poudre qui, à son tour doit pouvoir être mise en suspension dans l'eau.

Il existe de nombreux types différents de formulations, également pour s'adapter à certaines méthodes d'application (pulvérisation à volume élevé, brumisation à faible volume, atomisation à volume ultra faible, nébulisation, pulvérisation de poussière, gazéification) ou pour un effet résiduel du pesticide (par exemple une formulation en poudre pouvant être mouillée contre une maladie fongique) :

Les concentrés émulsifiables (EC) sont des pesticides à formulation liquide, préparés pour un mélange avec de l'eau. Ils forment une émulsion (une sorte de lait) avec l'eau, car l'ingrédient actif n'est à l'origine pas soluble dans l'eau et doit être dissout préalablement dans un hydrocarbure (par exemple du xylène). La plupart de ces formulations EC peuvent être mélangées tant dans un porteur à base d'huile pour l'ULV que pour des applications de nébulisation. On préfère les pesticides EC pour des formulations ULV et Nébulisation réalisées soi-même, aussi bien pour une préparation à base d'huile que pour une préparation à base d'eau.

Le liquide ULV (UL) est un pesticide du commerce “prêt à l'emploi” pré-formulé pour des applications de petites gouttelettes avec un équipement terrestre et aérien. Il est conçu, de préférence, pour des machines de nébulisation à froid ou ULV. La formulation contient un solvant faiblement volatile avec un poids moléculaire élevé, de façon à fournir une bonne vitesse terminale et un dépôt du liquide à pulvériser sur la surface visée. Il existe des formulations qui ne requièrent l'ajout d'aucun liquide porteur supplémentaire. D'autres formulations requièrent l'ajout d'un liquide porteur pour augmenter la densité de gouttelettes/unité de surface. D'autres préparations spéciales permettent également l'ajout d'eau. On peut utiliser une formulation ULV avec un nébuliseur thermique mais on recommande de vérifier le point d’inflammation, qui est parfois trop bas pour cet équipement (à l'exception des machines pulsFOG-BIO). L'ajout de 5% d'un solvant non inflammable (trichloro-éthane) ou de 20% d'huile minérale avec un point d’inflammation beaucoup plus 8 élevé (>200°C) peut résoudre le problème. L'ajout d'émulsifiant pulsFOG X-EC/100¹ permettra également d'obtenir l’émulsion souhaitée avec de l'eau.

La suspension ULV (SU) est une poudre pesticide pré-formulée du commerce, “prêt à l'emploi”, en suspension dans l'huile, avec les mêmes conditions d'application que celles décrites ci-dessus. Une formulation SU est un liquide huileux visqueux, similaire à de la peinture à l'huile, qui nécessite, dans la plupart des cas, un apport d'huile pour réduire la viscosité. Dans certains cas spéciaux, un ajout d'eau est également possible. Cette formulation peut être utilisée dans des applications ULV ou de nébulisation à froid, ainsi que pour un programme d'application de nébulisation thermique, limité toutefois à des grands nébuliseurs montés sur véhicule, avec des tailles de jet plus grandes.

La formulation de nébulisation à chaud (HN) est un pesticide pré-formulé du commerce “prêt à l'emploi” pour des applications de nébulisation thermique, qui contient parfois le porteur nécessaire à base d'huile. Dans d'autres cas, la formulation requiert un supplément d'huile, en rapport avec le pesticide : par exemple 1 : 9 (1 part de pesticide pour 9 parts de porteur à base d'huile). Ces formulations ne sont pas destinées à être mélangées avec de l'eau, sauf dans ce cas : l'ajout d'émulsifiant pulsFOG X-EC/100 peut conduire au mélange aqueux souhaité. Malheureusement, il existe, sur le marché, certaines formulations possédant un point d’inflammation très bas. Elles sont, par conséquent, extrêmement combustibles (par exemple Actellifog², Nuvan-7³). Ces formulations doivent être remplacées par un pesticide EC possédant le même ingrédient actif, disponible chez le même fabricant (consultez a)), par exemple Actellic 50 ou Nuvan 50.

Les produits fluidifiables ou concentrés en suspension(SC) sont des formulations de pesticide, ressemblant à une crème, qui peuvent être mélangés à de l'eau. La substance active est combinée à une particule solide, finement moulue, qui est mélangée à un porteur liquide. Il s'agit d'une suspension qui coule plus à la manière d'une peinture à base d'eau. Cette formulation permet une mesure aisée de la capacité et n'exige pas de balance pour une mesure correcte, comme c'est le cas pour les poudres mouillables. Grâce à leurs particules micronisées, les produits fluidifiables ne bouchent pas autant les jets que les poudres mouillables. Les produits fluidifiables sont plus simples à utiliser, pour tous types d'applicateurs à faible volume, comparativement aux poudres mouillables et on doit leur donner la préférence si l'ingrédient actif est uniquement disponible dans les deux formulations. Les produits fluidifiables ne peuvent pas être mélangés avec un porteur à base d'huile. La gamme de nébuliseurs thermiques pulsFOG offre des modèles de machine, qui permettent la nébulisation des produits fluidifiables (K-10-SP, tous les types standard et BIO). PulsFOG propose également des porteurs de nébulisation spéciaux, à base d'eau, pour l'utilisation avec de telles formulations⁴). Les produits fluidifiables sont principalement utilisés dans le domaine de la protection des plantes et où l'on souhaite un effet résiduel contre les maladies des plantes.

Les poudres mouillables (WP) sont des formulations d'un agent toxique mélangé avec une poussière inerte (talc ou argile finement moulu) et d'un agent mouillant sec. Les particules ne sont pas moulues aussi finement qu'une poussière. Un pesticide WP doit être soigneusement mélangé dans l'eau, pour former une suspension exempte de grumeaux. Durant l'application, une agitation permanente dans le réservoir chimique est nécessaire, afin d’éviter un dépôt. Ces formulations sont conçues pour un programme de pulvérisation à volume élevé, avec de l'eau. Si on l'utilise dans un programme à faible volume, la suspension plus concentrée avec moins d'eau a tendance à boucher le jet de l'applicateur. Des WP mélangées avec de l'eau ainsi qu'avec un porteur de nébulisation à base d'eau sont appliquées avec succès dans des serres, à l'aide d'unités pulsFOG “Standard”. Cependant, si on a le choix entre les deux formulations de pesticide (EC et WP) avec le même ingrédient actif, on recommande la formulation EC pour des applications de nébulisation à froid et à chaud. Avec l'aide de l'émulsifiant pulsFOG, on peut mettre en suspension une WP dans un porteur à base d'huile, pour une application extérieure ULV ou brouillard. La nébulisation d'une suspension WP/huile requiert toutefois une conception technique particulière du nébuliseur, telle que représentée par la gamme pulsFOG-BIO. Le pesticide biologique bien connu “Bacillus thuringiensis”, que l'on utilise également contre l'état larvaire des moustiques est formulé comme une WP et peut facilement être nébulisé avec la gamme pulsFOG-BIO.

La poudre soluble (SP) est une formule sèche de pesticide en poudre qui, comme un sel, se dissout complètement dans l'eau. L'ajout de porteur de nébulisation pulsFOG “VK-2 special“5 permet une application de nébulisation intérieure illimitée, sans aucun problème d'obstruction. Vu qu'une formulation SP n'est pas compatible avec une huile, on doit utiliser un composant de glycol pour améliorer la condensation du brouillard avec un nébuliseur thermique et pour éviter une évaporation prématurée.

Les pesticides microencapsulés avec des particules de ~10 μm ont été développés pour la libération lente des ingrédients actifs volatils. Ce type de biocide est formulé de manière similaire à un produit fluidifiable. A cause de la taille de particules relativement grande, les jets d'aspersions ULV et Brouillard sont rapidement perturbés. Seule la méthode de nébulisation pulsFOG-BIO, mais également les applications standards de pulvérisation avec plus d'eau et des tailles de gouttelettes plus grandes, permettent une aspersion sans entrave. La libération retardée de l'ingrédient actif biocide présente l'avantage de prolonger l'efficacité d'un agent à courte durée de vie.

^{(1) : Consultez la description technique de l'émulsifiant pulsFOG X-EC/100
(2) : Produit de Zeneca (pirimiphos-méthyl)
(3) : Produit de Novartis (dichlorvos)
(4) : Consultez la description technique de l'additif pulsFOG VK-2}